Nous ne sommes pas dupes, Monsieur O’Toole

L’histoire qui lie les conservateurs et les syndicats canadiens est loin d’être un conte de fée. Coupes budgétaires, lois de retour au travail, fermetures, privatisations : les multiples attaques des conservateurs pour détruire nos conditions de travail lorsqu’ils sont au pouvoir doivent grandement inquiéter les travailleuses et travailleurs s’ils remportent les élections, lundi prochain.

M. O’Toole, le nouveau chef du Parti conservateur, se prétend être du côté des travailleurs et travailleuses, mais un bref regard à son programme électoral suffit pour dégonfler tout espoir chez nous, les militants et défenseurs des droits des travailleurs et travailleuses.

Les paroles de M. O’Toole ne valent pas les actions du Parti conservateur. Alors que M. O’Toole se dit « l’allié » des travailleurs et travailleuses, il était membre du cabinet de M. Harper quand 26 000 employés fédéraux ont perdu leur emploi.

M. O’Toole a appuyé toutes les lois de retour au travail du gouvernement Harper, des lois qui ont brimé le droit à la négociation collective de milliers de travailleurs et travailleuses. En 2011, son parti a adopté une loi inconstitutionnelle qui nous obligeait à retourner au travail et menaçait de s’en prendre à nos emplois.

En 2015, 8 000 de nos confrères et consœurs risquaient de perdre leur emploi, et l’avenir de la livraison du courrier à domicile était en jeu. Des milliers de citoyens et citoyennes, alliés, syndicats, groupes communautaires et autres de partout au pays se sont joints à nous, si bien que nous sommes devenus un des enjeux incontournables de cette campagne électorale. Et nous avons gagné.

Vous refusez nos rencontres, nos appels et nos courriels restent sans réponse. Vous ne semblez pas vous rendre compte que nous sommes en campagne électorale et que les syndicats canadiens représentent des milliers d’électeurs.

Le STTP, dont nous sommes membres, en compte 61 000 et vous avez malgré tout choisi le silence. Où est la logique entre vos paroles et vos actions, si, dès le départ et avant même d’être élu, vous ne prenez pas la peine de nous écouter?

Monsieur O’Toole, malgré vos paroles remplies de bonne volonté, nous ne sommes pas dupes. Vous n‘aurez pas notre vote, et d’ici lundi, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher la victoire de votre parti. Pour le bien de nos confrères et consœurs, pour le bien de tous les syndicats canadiens, pour le bien de tous les travailleurs et travailleuses. Nous ne méritons pas le mépris habituel des conservateurs à notre égard.