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À l’approche des négociations avec le STTP, Postes Canada continue d’enregistrer des pertes
18 Peut 2023
Le rapport annuel du Groupe d’entreprises de Postes Canada de 2022, rendu public durant le congrès national du STTP, dessine clairement la vision d’avenir qu’entretient la Société canadienne des postes et le terrain d’affrontement qui nous attend.
Postes Canada misera sans doute sur les mesures d’austérité dans l’espoir d’une reprise post-pandémie. Une chose est sûre : les travailleurs et travailleuses ne doivent pas faire les frais d’une éventuelle récession ni des incertitudes suscitées par les enjeux planétaires.
Bilan
Le secteur Postes Canada a affiché une perte d’exploitation de 548 millions $, qui est supérieure à celle enregistrée en 2021. Par ailleurs, il s’agit de la cinquième année de pertes nettes pour le Groupe d’entreprises de Postes Canada.
Comparativement aux résultats de 2021, les volumes de colis et les recettes qui en découlent sont en baisse. Cependant, les recettes attribuables aux colis demeurent supérieures à celles d’avant la pandémie, et de loin supérieures à celles du courrier transactionnel. Bien qu’elle soit la même depuis des années, cette situation ne révèle aucune véritable tendance. En raison de nombreux facteurs mondiaux, on ne peut compter sur la croissance des volumes de colis. Quant aux volumes de la poste-lettres, ils continuent de diminuer.
Postes Canada a consenti des investissements majeurs dans le nouveau centre de traitement du courrier Albert-Jackson. La société d’État a bon espoir qu’il rendra son service de colis davantage concurrentiel. Le rapport laisse entendre que les concurrents de Postes Canada limitent leurs coûts grâce à des actifs réduits et à une rémunération inférieure à celle de leurs concurrents, malgré des conditions de travail précaires, notamment en ayant recours au travail à la demande. Le rapport mentionne aussi que la concurrence a l’avantage d’effectuer la livraison de fin de semaine.
En 2022, le coût de la main-d’œuvre a diminué en partie en raison de la hausse des taux d’intérêt, qui se répercute sur le coût des prestations du régime de retraite et le rendement des placements de ce dernier.
Le bilan de solvabilité du régime de retraite s’est amélioré, et Postes Canada demeure exemptée de l’obligation de verser des paiements spéciaux jusqu’à la fin de 2024.
Répercussions sur les membres
Le rapport fait également état des efforts déployés par Postes Canada pour « travailler avec [ses] agents négociateurs dans un esprit de partenariat ». Nous savons toutefois que cela ne se traduira pas par une absence de conflit à la table de négociation. En matière de conditions de travail et de salaires, nos intérêts entrent en conflit avec ceux de l’employeur, et nous devons être prêts à nous battre pour défendre nos revendications.
Le service postal exige beaucoup de main-d’œuvre. C’est pourquoi l’employeur s’attaquera fort probablement au prix de notre travail pour réduire ses coûts.
Nous continuerons à faire pression pour la mise en œuvre de nouveaux services de vente au détail et l’expansion de la livraison de colis. Partout dans le monde, les administrations postales comptent plus que jamais sur la prestation de services bancaires comme source de revenus essentielle. Nous allons continuer sur cette voie.
Nous devons poursuivre nos efforts de mobilisation dans les lieux de travail et faire preuve d’unité et d’organisation en matière de revendications. Restez à l’affût et participez à la mise sur pied de notre programme de revendications, car les négociations approchent à grands pas.
Solidarité,
Jan Simpson
Présidente nationale
